Cette série se constitue de treize mirror selfies récupérés sur Internet, de célébrités ou d'anonymes, retouchés de manière à faire disparaître le corps du protagoniste, sujet premier de l'image. Ils sont imprimés et contrecollés sur du PVC de dimensions 21 x 21 cm.

 

Le selfie est un autoportrait. Pratique qui s’est répandue partout dans le monde, il alimente de nombreux espaces de représentation de soi, dans des cercles autant publics que privés.
La photo ainsi prise fige un instant en déformant sa réalité. Lorsque appréhendés dans la multitude, rassemblés et organisés dans un compte Instagram ou Facebook, les selfies élaborent une autofiction donnée à voir à ses proches et aux autres.

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La suppression du sujet principal de l'image invite un retour à la réalité de la prise de vue : le smartphone, outil de transmission de l'image de soi, flotte comme s'il était le fantôme de la personne effacée. L'accessoire par excellence du XXIème siècle trône au milieu des espaces orphelins qui se réapproprient leur fonction de décor : toilettes publiques, cagibis, dressing, salles de bains ; leur pauvreté esthétique contrastant avec le sujet originel de la photo, accentuant l'ambiance solitaire du moment.